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regard de ces prunelles étincelantes, où l’ironie semblait à demeure, se faisant tour à tour caressante ou impérieuse. Ces yeux d’un bleu foncé, qui semblaient noirs à certains moments, étaient doués d’un charme dominateur dont Florine n’était pas la première à faire l’expérience.

Négligemment, le jeune homme répondit :

— Peut-être.

À moment, la porte du vestibule fut ouverte, puis un domestique apparut au seuil du salon.

— Qu’est-ce, Baptiste ? demanda Mme Debrennes.

— Madame la présidente, il y a là une femme avec une petite fille qui demande à voir M. Parceuil.

Florine fit observer :

— Ce doivent être celles que nous avons dépassées tout à l’heure, près de la grille…

Parceuil fronça les sourcils.

— Êtes-vous fou, Baptiste ?… Vous auriez déjà dû mettre ces gens-là dehors… Et d’abord, comment Laurent les a-t-il laissées entrer ?

— La femme prétend que Monsieur connaît bien la petite fille, qu’il est son tuteur…

Parceuil tressaillit ; une lueur s’alluma dans son regard pendant quelques secondes.

La présidente avait eu un brusque mouvement de surprise et de colère. Quant à Louis Debrennes, il devint plus pâle encore et quelques mouvements nerveux agitèrent son visage.

Mme Debrennes dit avec irritation :

— Que signifie cela ?… Pourquoi nous envoie-t-on cette enfant ?

Parceuil dit entre ses dents :

— C’est ce que je vais voir.

Il ordonna :

— Faites entrer le vestibule, Baptiste.

Et lui-même se dirigea de ce côté.