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flot de dentelle blanche. Un parfum de poudre à la maréchale entra avec elle dans la chambre où le petit malade, après un temps de calme, recommençait de s’agiter.

En voyant son petit-fils près du lit de l’enfant, Mme Debrennes eut peine à dissimuler sa stupéfaction. Brièvement, Christian répondit a ses questions au sujet de l’état de Jacques, en lui faisant signe qu’il fallait le calme et le silence. La présidente s’éloigna sans avoir satisfait sa curiosité à l’égard de Mitsi, que l’on disait avoir été rapportée inanimée par M. de Tarlay lui-même, et pour qui le docteur Leroux avait été appelé d’urgence.

À onze heures, Christian quitta son fils en lui promettant de revenir au début de l’après-midi. Dorothy lui avait rapporté des nouvelles de Mitsi, qui n’étaient point bonnes… Aussi fût-ce avec un air très sombre que M. de Tarlay entra dans son cabinet de travail où il trouva son ami Svengred, qui se promenait de long en large, avec une mine fort soucieuse, lui aussi.

— Tu m’attendais, Olaüs ?… J’étais près de mon petit Jacques, qui ne va toujours pas bien…

Il tendait la main au Suédois, qui ne la prit pas avec la cordialité habituelle. Et il rencontra les yeux bleus, tristes et sévères, presque hostiles.

— Je voulais savoir si ce qu’on raconte est vrai, Christian… Il se colporte des bruits odieux à propos de cette pauvre jeune fille, que les Montrec, Mlle Dubalde, Mme Brégy, Nautier et même Mme Debrennes prétendent avoir vue sortir hier dans l’après-midi du pavillon italien où tu te trouvais à ce moment-là.

Christian eut une sourde exclamation :

— Ils l’ont vue ?… Ah ! pauvre petite, je comprends mieux encore son affolement, son désespoir !

— Ainsi, c’est vrai ?… C’est vrai ? dit Svengred