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— Mitsi !… Que lui est-il arrivé ?

M. de Tarlay dit brièvement :

— Parlez plus bas à cause de Jacques… Et montrez-moi la chambre de Mitsi. Puis sonnez pour qu’on m’envoie immédiatement Marthe et qu’on parte sur l’heure pour chercher le docteur Leroux.

Quelques instants plus tard, Marthe se trouvait près de la jeune fille que Christian avait déposée sur son lit. En essayant de dominer son émotion elle écouta les instructions que lui donnait son maître. Après quoi, Christian se retira, non sans jeter un long regard d’angoisse vers Mitsi, toujours sans connaissance.

Il se rendit près de son fils. Jacques, très abattu maintenant, tourna un peu la tête et demanda faiblement :

— Papa… Mitsi ?

— Elle est revenue, mon chéri… mais elle ne peut pas venir te voir, parce qu’elle est un peu malade.

Christian s’approchait de l’enfant et se penchait pour embrasser le petit visage brûlant.

Jacques murmura d’un ton de prière plaintive :

— Restez près de moi, papa, puisque Mitsi ne peut pas venir.

La fibre paternelle, si longtemps insensible chez cet homme trop idolâtré, s’émouvait enfin devant le petit être malade, devant cet enfant que Christian avait vu entouré par Mitsi d’une tendresse délicate, alors que l’aïeule lui accordait moins de sollicitude qu’à son petit chien. En passant une main caressante sur les cheveux bouclés, M. de Tarlay répondit :

— Oui, mon cher petit ; je vais quitter ma tenue de cheval et je reviens près de toi.