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— Comment ?… Que voulez-vous dire, Christian ? Vous ne supposez pas, j’imagine, que Georges — en admettant qu’il soit réellement son père — se serait décidé à épouser cette infime ballerine ?… Et s’il l’avait fait, je pense que votre approbation ne lui aurait pas été acquise ?

— En effet, si cette femme était vraiment telle qu’on le prétend. Mais je suis persuadé qu’avec sa nature honnête et droite, paraît-il, — car moi je l’ai peu connu — mon cousin Georges aurait tenu à honneur que l’avenir de son enfant fût assuré de façon digne et large… Au fait, je me souviens d’avoir entendu dire par mon père qu’avant de mourir, il avait eu le temps de prononcer quelques mots, pour recommander à mon grand-père son enfant et cette femme, de telle sorte qu’il semblait désigner celle-ci comme son épouse légitime.

Parceuil eut un léger frémissement des paupières.

— Oui, au domestique qui le servait, il a dit avant d’expirer : « Mon enfant… ma femme… Dites à mon oncle… lui confie… »

Christian dit vivement :

— Ma femme ?… Il a dit ma femme ? Eh bien, alors, c’est une preuve, cela ?

— Pas le moins du monde, mon cher ami. Au moment de mourir, dans l’affolement des derniers moments, il a désigné ainsi celle qui avait su très habilement le prendre dans ses filets et qui, d’ailleurs, se faisait passer pour sa compagne légitime. Tout cela m’a été révélé au cours de mon enquête, laquelle m’a permis de constater qu’il n’existait aucune pièce légale au sujet de ce soi-disant mariage.

— Pourtant, s’il m’en souvient bien, mon père avait comme une arrière-pensée là-dessus… Enfin, ce n’est pas l’heure de discuter. Avant toute chose, il faut retrouver la pauvre enfant.