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si on la retrouve, il ne va pas me l’imposer près de son fils ?

Mlle Dubalde ricana légèrement.

— Vous pouvez penser qu’il se gênera, ma pauvre marraine !… Mais ce que je ne comprends pas, c’est cette disparition. Quelle comédie, quelle manœuvre y a-t-il là-dessous ?

— Je me le demande comme toi, ma chère enfant. On peut tout craindre de l’esprit d’intrigue chez cette fille de la Vrodno, la misérable créature qui sut si bien prendre ce pauvre Georges et qui n’aurait pas manqué de nous faire tous les ennuis possibles si, grâce au ciel, une mort opportune ne nous avait délivrés d’elle… Ah ! comme tu le dis, Florine, ce serait la solution idéale, si cette Mitsi demeurait introuvable !

Léonie ajouta crûment :

— Ou bien s’il lui arrivait quelque bon accident.

Ni Mme Debrennes, ni Florine ne protestèrent. Ce vœu de la femme de charge était celui que formulait secrètement leur esprit animé, pour des motifs différents, d’une haine implacable contre la jeune orpheline.

La présidente se dirigea vers l’appartement de l’enfant, où se trouvait déjà Christian. Jacques, très rouge, très excité, réclamait Mitsi en pleurant. Penché vers lui, son père caressait les cheveux bruns en disant avec douceur :

— Oui, mon petit Jacques, je vais la faire chercher et je te l’amènerai.

Après avoir échangé quelques mots avec sa grand’mère, Christian gagna son appartement et donna l’ordre que l’on fît appeler le doyen de ses gardes-chasse, Philippe Darier. C’est à cet homme, d’une fidélité éprouvée, qu’il voulait confier le soin de rechercher Mitsi, laquelle, sans ressources, ne pouvait être encore bien éloignée de Rivalles.