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une bague ornée d’une seule perle du plus pur orient.

— … Je l’ai choisie pour vous pendant mon séjour à Paris. Voyons comment elle vous va…

Christian se pencha pour prendre la main de Mitsi, et la saisit avant que la jeune fille eût pu opérer un mouvement de recul. Son rire un peu railleur résonna dans la rotonde de marbre…

— Eh ! quelle farouche petite fille vous faites, Mitsi !… ma cousine Mitsi… car enfin vous êtes ma cousine, et il est bien naturel que je vous offre ce bijou.

— Vous ne me reconnaîtriez pas cependant pour telle aux yeux du monde, monsieur !

En répliquant ainsi d’un ton vibrant de fierté, Mitsi essayait — vainement — de dégager sa main que tenaient sans violence, mais avec force, les doigts fins de Christian.

— En effet… Mais après tout, que vous importe l’opinion du monde ? Ma protection, mon amour suffiront à votre bonheur… Car je vous aime, Mitsi, petite Mitsi charmante…

D’un mouvement vif et souple, il attirait contre lui la jeune fille, entourait de son bras les épaules frissonnantes.

— … Rien n’est comparable à vous ! Je vous aime follement, Mitsi chérie !

D’un brusque mouvement, elle essaya de se dégager. Mais Christian la retint contre lui en disant d’une voix basse, passionnée :

— Non, non, vous ne m’échapperez pas ! Je vous garde, Mitsi, ma jolie petite Mitsi…

Sous le brûlant regard de ces yeux bleus si beaux, elle eut un long frisson. Sa voix, étranglée par l’émotion, par la terreur, bégaya :

— Laissez-moi !… laissez-moi !…