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— Non, je n’ai rien…

— Petite, sotte, ne pouviez-vous marcher tout au bord de la route ? s’écria sèchement Florine.

Parceuil dit entre ses dents :

— Voilà des gens que Laurent va mettre promptement à la porte, j’imagine.

Christian avait fait repartir sa monture. Il restait silencieux, avec son air distrait et hautain des mauvais jours. Florine glissait vers lui des regards inquiets et brûlants dont il ne paraissait pas s’apercevoir.

Des palefreniers, qui guettaient le retour des promeneurs, vinrent prendre les chevaux tandis que Christian, la jeune fille et Parceuil entraient dans le vestibule aux murs couverts de porphyre et que décoraient des statues d’une grande beauté.

L’une des portes à double battant donnant sur ce vestibule était ouverte, laissant voir un salon à trois fenêtres où se trouvaient en ce moment deux personnes. L’une d’elles, une femme âgée, aux traits accusés, vêtue de faille vert foncé, quitta le fauteuil qu’elle occupait et s’avança en demandant :

— Eh bien, avez-vous fait bonne promenade ?

Elle s’adressait à tous, mais son regard s’attachait plus particulièrement à Christian. Ce fut lui qui répondit avec indifférence :

— Mais oui, grand’mère… La chaleur n’était pas trop forte encore… n’est-ce pas, Florine ?

— Non… un temps délicieux, chère marraine !

La présidente inclina la tête en signe de satisfaction, tout en glissant un coup d’œil complaisant vers le beau couple que formaient sa filleule et son petit-fils, en ce moment l’un près de l’autre.

Florine, mince souple, atteignait presque la taille cependant élevée de Christian. Sa chevelure semblait plus blonde encore près des épaisses boucles