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autres ont échoué… Et cette Mitsi est si jolie !… Elle a des yeux si étonnants !… si merveilleux, vraiment !

Florine dit entre ses dents :

— Je ne leur vois rien de tellement extraordinaire !

Parceuil lui jeta un regard narquois.

— Je le pense bien, ma belle enfant !… Mais moi, qui me souviens des yeux de sa mère, je ne doute pas qu’elle soit en effet peu banale, mon intéressante pupille. Je vous dirai d’ailleurs bientôt mon jugement sur elle, car je compte demain faire sa connaissance.

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Marthe, que Mitsi n’avait pas revue depuis le dimanche précédent, vint voir la jeune gouvernante dans la matinée du lendemain. Mitsi la reçut dans sa chambre, petite pièce confortable, voisine de celle de Dorothy… La lingère lui dit qu’elle venait de la part de ses frères, de sa mère et d’elle-même, la charger d’offrir leurs remerciements à M. Jacques, qui avait si gentiment intercédé près de son père pour les ouvriers congédiés.

Mitsi proposa :

— Venez les lui présenter vous-même, ma bonne Marthe. Il sera content de vous voir, le cher petit… Nous avons plusieurs fois parlé de vous, depuis dimanche, et il m’a demandé de le conduire un jour chez votre mère pour faire la connaissance de vos neveux. C’est un enfant charmant, plein de cœur, ce pauvre petit Jacques, et il est bien dommage qu’il soit si délaissé moralement par les siens.

Marthe fit observer :

— Son père avait cependant l’air assez affectueux pour lui, l’autre jour ?

— Oui, un peu plus, en effet… Mais je le crois d’une nature fantasque, sur laquelle il ne faut guère compter.