Page:Delly - Mitsi.pdf/129

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tion qu’elle était une créature dangereuse ! s’écria Mlle Dubalde. Oui, elle a certainement hérité des vices de sa mère et de son habileté pour prendre les hommes à ses filets… Méfiez-vous que Christian, quels que soient son expérience et le scepticisme qu’il affiche à l’égard des femmes, ne se laisse mettre sous le joug comme, paraît-il, le fut Georges Douvres avec la mère de cette odieuse petite créature.

Mme Debrennes leva les bras au plafond, en gémissant :

— Ma pauvre enfant, qu’y pouvons-nous ?… Tu sais aussi bien que nous-mêmes combien la nature de Christian est indépendante, volontaire, orgueilleuse ! Il n’y a qu’à laisser faire… Mais hélas ! que je déplore d’avoir introduit cette fille sous notre toit ! Vraiment, les personnes les plus sensées ont parfois de ces aveuglements incompréhensibles !

Parceuil, qui arpentait d’un pas saccadé le salon de la présidente, dit entre ses dents :

— Oui, peut-être que si je l’avais vue, moi, je vous aurais dès le début signalé le danger… car enfin sa mère était une enchanteresse…

Il s’interrompit avec une sorte de rictus nerveux.

Florine demanda :

— Vous l’avez connue, la danseuse ?

— Oui.

Ce monosyllabe tomba, très bref, des lèvres sèches de Parceuil… La présidente expliqua :

— Flavien, sur la prière de M. Douvres, s’est rendu à Vienne après la mort de Georges et s’est occupé de savoir s’il existait quelque chose de véridique dans les prétentions de cette femme. Il a eu avec elle une courte entrevue, deux jours avant sa mort.

— Et elle était vraiment très jolie ?

— Oui… plus que jolie… N’est-ce pas, Flavien ?

Un geste d’assentiment lui répondit.