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à ce sujet, car il avait dans le valet de chambre attaché à sa personne un agent d’espionnage très zélé, parce que grassement payé — le vieillard, parcimonieux en certains cas, ne regardant à rien dès qu’il s’agissait pour lui de se renseigner utilement, ou bien encore de satisfaire quelque haine, de réaliser quelque secrète vengeance.

Ledit valet, qui répondait au nom d’Isidore, lui apprit donc que le dimanche précédent, Mitsi, rentrant de promenade avec l’enfant, se trouvait en compagnie de Marthe, la lingère, sœur des deux ouvriers congédiés. Lui, Isidore, qui se promenait à ce moment-là dans les jardins, les avait fort bien vues, se dirigeant vers la partie des bâtiments où logeait l’héritier de Tarlay… Et il avait également constaté la présence de M. de Tarlay sur la terrasse, puis le colloque entre lui, l’enfant et Mitsi. Après quoi, Marthe s’était éloignée, avec une physionomie radieuse.

Parceuil, en entendant cela, asséna un coup de poing sur une table placée près de lui.

— Ce serait donc cette Mitsi qui aurait intercédé en faveur de ces garçons ?… Bien, bien, je m’en souviendrai !

Et tout bouillant de rage mal contenue il s’en alla trouver la présidente qui achevait de s’habiller pour le dîner.

Florine était près d’elle, morne, dolente, s’éventant d’une main lasse… Mais elle sortit de sa torpeur en entendant Parceuil raconter à Mme Debrennes que, de toute évidence, Christian avait cédé à la prière de « cette intrigante, cette misérable fille de rien », en faisant réintégrer les frères de Marthe dans leur emploi.

— Ah ! dès la première fois que je l’ai revue, à Paris, dans la chambre de Jacques, j’ai eu l’intui-