Page:Delly - Mitsi.pdf/123

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il se tourna vers Mitsi qui montait à son tour, après avoir chaleureusement serré la main de Marthe ébahie, n’osant en croire ses oreilles.

— Car ces garçons ont été renvoyés sans motif sérieux, d’après le peu que vous m’en avez dit ?

— Marthe l’assure, monsieur. D’ailleurs ses frères sont, depuis leur adolescence, employés aux forges ; il serait facile d’être renseigné sur eux.

— Très facile. J’aurai demain toutes les précisions nécessaires pour donner aussitôt mes ordres à leur sujet.

Il étendit l’enfant sur la chaise longue disposée sur la terrasse et fit quelques pas de long en large. Puis il s’arrêta près de la jeune fille qui arrangeait un coussin sous la tête de Jacques.

— Pourquoi avez-vous encore ce costume, Mitsi ?

Mme Léonie n’a pas encore eu le temps de m’en procurer un autre, monsieur.

— Qu’elle le fasse promptement, dites-le-lui de ma part. Je veux que vous ayez une situation plus conforme à la justice, car enfin, bien que de façon irrégulière, vous êtes la fille du cousin germain de mon père, Georges Douvres.

Mitsi eut un vif mouvement de stupéfaction, en regardant M. de Tarlay avec un véritable ahurissement.

— Personne ne vous avait informée de cela ?… Votre mère prétendait même, paraît-il, que Georges et elle avaient été unis légitimement. Mais on n’a pu trouver aucune preuve de cette assertion.

Mitsi restait sans parole… Enfin, le voile du mystère s’écartait ! Elle savait le nom de son père… elle savait qu’elle était — irrégulièrement, hélas ! — la petite-fille de Jacques Douvres, la cousine du vicomte de Tarlay.

Christian suivait d’un œil intéressé les impressions