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château en traversant les jardins. Ainsi, elles atteignirent l’extrémité de l’aile où se trouvait l’appartement de Jacques.

L’enfant s’écria joyeusement :

— Voilà papa !

Christian se trouvait en effet sur la petite terrasse qui précédait le salon où se tenait habituellement son fils. Accoudé à la balustrade de marbre rose, une cigarette entre les lèvres, il regardait s’avancer le groupe formé par Mitsi, Marthe et le petit Jacques dans sa voiture.

La lingère, alors, voulut prendre congé de sa compagne. Mais Jacques étendit vers elle sa main maigre, en disant :

— Non, non, attendez, Marthe !

Et en élevant la voix, il appela :

— Papa… papa, je voudrais bien vous demander quelque chose !

Christian sourit, en répondant :

— Viens me dire ce que tu souhaites, mon petit Jacques.

Mitsi, instinctivement, avait ralenti l’allure du fauteuil roulant. Mais Jacques dit, d’un petit ton impérieux :

— Pousse vite ma voiture, Mitsi, pour que je parle à papa.

M. de Tarlay s’était redressé, puis, jetant sa cigarette à demi-consumée, il descendait les degrés de marbre, au bas desquels Mitsi arrêtait le fauteuil. Il enleva entre ses bras le petit corps maigre, si léger, et demanda gaiement :

— Eh bien, qu’y a-t-il, Jacques ?

Le petit garçon étendit la main vers Marthe qui, embarrassée, très rouge, demeurait en arrière.

— Papa, elle pleure parce que le cousin Parceuil a renvoyé ses frères des forges… et elle a sa grand’-