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— Je trouverai un moyen de nous en débarrasser, ma bonne Eugénie.

Elle tressaillit, en lui jetant un regard inquiet.

— Rien de dangereux, Flavien ?

Il rit sourdement.

— Croyez-vous que je voudrais risquer ma situation ?… Non, non, rien de dangereux. D’ailleurs, je n’ai aucun plan précis pour le moment. Il suffira de m’inspirer des événements. Dormez donc sans crainte, Eugénie… et consolez Florine, qui voit toutes ses coquetteries demeurer inutiles.

Mme Debrennes porta à ses paupières son mouchoir parfumé en soupirant :

— Ah ! ma pauvre Florine !… Une femme si charmante !

— Elle se fane, ma chère… elle se fane. Impossible de lutter avec la jeunesse de Mitsi et de bien d’autres. Il lui faut s’y résigner, jamais elle ne sera vicomtesse de Tarlay.

— Hélas ! elle est de plus en plus amoureuse de Christian !

— C’est une maladie dont elle se guérira difficilement, je le crains… À ce soir, ma bonne amie. Je pars pour les forges, où l’on m’attend pour l’expérimentation d’une nouvelle machine.

— Christian y va-t-il quelquefois ?

— Jeudi dernier, il est venu, a tout examiné, s’est fait faire un rapport par l’ingénieur principal… Oh ! il est très fort… très fort… et s’il voulait…

Un pli se formait sur le front jauni de Parceuil… Puis, avec un léger mouvement d’épaules, le vieillard ajouta avec un petit rire sarcastique :

— Mais il a de plus agréables occupations et trouve parfait de me laisser toute la direction. Et, vraiment, avec sa fortune, avec son nom, il a en effet mieux à faire que cela !