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— Quel dommage, Flavien, que vous n’ayez pas réussi, dans votre expédition à Laitzen !

Parceuil, le front plissé, marmotta avec colère :

— Oui, ce maudit curé m’a dérangé au bon moment… Et je n’ai plus osé recommencer. Ah ! nous aurions eu pleine et entière tranquillité, alors !… Mais je le répète, il n’y a aucune raison de s’inquiéter, en l’occurrence. Néanmoins, je me permets de vous faire remarquer, Eugénie, l’imprudence commise par vous en mettant cette jeune fille sous les yeux de Christian. Je ne l’ai pas vue encore ; mais d’après ce que vous m’en avez appris, elle est extrêmement séduisante…

La présidente dit avec un soupir de regret :

— Hélas ! oui ! Tellement séduisante que bien peu de femmes, à mon avis, pourraient soutenir la comparaison avec elle. Je suis désolée de ce qui arrive, mon cher Flavien !… positivement désolée ! Mais les visites de Christian à son fils étaient si rares, et l’enfant mène une existence tellement à l’écart, que je ne prévoyais aucun péril de ce côté.

— Il suffit d’une fois… Enfin, il n’y a rien à tenter maintenant. Impossible de faire intervenir mon autorité de tuteur, pour envoyer hors d’ici la jeune personne. Christian me ferait payer cher une pareille intervention.

— Oh ! je crois bien ! Pas plus que je ne puis me permettre un mot de blâme… Fort heureusement, il a du tact et saura éviter tout scandale. Mais c’est égal, quand elle ne l’intéressera plus, cette petite peste me payera les ennuis qu’elle me donne et la désinvolture froissante avec laquelle agit en ce moment Christian !

La colère, une sorte de haine vibraient dans l’accent de la présidente. Parceuil eut un sourire mauvais en répliquant d’un ton bas :