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Léonie balbutia :

— Bien, monsieur le vicomte.

Et sur un signe qui la congédiait, elle sortit, cachant sous un air d’humble respect sa stupéfaction et sa fureur.

Christian se leva, sortit sur la terrasse et demeura un instant immobile, la cigarette entre les lèvres. Devant lui, entre les deux ailes, le parterre étendait ses arabesques fleuries. Au centre jaillissait une gerbe d’eau retombant dans un bassin de marbre. Le soleil, déjà brûlant, inondait le bâtiment central du château et commençait de gagner l’aile droite… Là, sur la terrasse, venait d’apparaître Florine. Elle était vêtue d’une robe blanche en étoffe légère, élégamment garnie de rubans roses. L’excellente vue de Christian discernait fort bien ces détails et surprit le coup d’œil jeté vers lui, aussitôt suivi d’un lent va-et-vient sur la terrasse.

— Pour que je puisse vous admirer, belle Florine, murmura M. de Tarlay avec un rire étouffé.

Pendant un moment, il suivit d’un regard chargé de méprisante ironie la blanche silhouette. Puis, jetant sa cigarette, il longea la terrasse jusqu’à l’une des portes-fenêtres de la chambre de Jacques.

Christian poussa cette porte entr’ouverte et entra dans la grande pièce claire.

Le petit garçon eut un éclair joyeux dans ses yeux fatigués.

— Papa ! murmura-t-il.

— Je viens te guérir, Jacques, dit M. de Tarlay en s’approchant du lit. Tout à l’heure, tu vas revoir ta Mitsi, et personne ne la fera plus partir d’auprès de toi sans ma permission.

Un cri de bonheur s’échappa des lèvres de l’enfant.

— Oh ! papa !