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Dorothy déclara qu’elle n’en voyait qu’une : le chagrin qu’avait l’enfant de perdre une bonne qu’il aimait beaucoup.

— Eh bien, si c’est possible, il faut la lui rendre, dit le médecin. Ce sera peut-être plus efficace que les médicaments, dans le cas présent.

La gouvernante répondit qu’elle en parlerait à la présidente. Là-dessus, après avoir écrit quelques prescriptions, le docteur Leroux s’éloigna… Dans le vestibule, il se trouva en face de M. de Tarlay et de son ami Svengred, qui rentraient d’une promenade à cheval.

— Tiens, vous, docteur ? dit Christian en lui tendant la main. Qui est malade ici ?

— Votre fils, monsieur le vicomte.

— Mon fils ?… Mais il n’était vraiment pas mal, hier. Que s’est-il produit ?

— Il n’y a rien de grave, je l’espère. L’enfant a, paraît-il, éprouvé une contrariété, un chagrin, et il est si nerveux que cela suffit pour ramener un peu de fièvre.

— Quel chagrin a-t-il donc pu avoir ?

— On lui a enlevé une bonne à laquelle il était très attaché, m’a dit la gouvernante.

La physionomie jusque-là presque indifférente s’anima d’un soudain intérêt.

— Comment, on lui aurait enlevé Mitsi ? Voilà, par exemple, une singulière idée !

— Si la chose n’est pas impossible, il serait bon que cette personne revînt près du petit malade.

— Mais pas impossible du tout !… Je vais m’occuper de cela, docteur, et dès ce matin Jacques aura près de lui cette jeune fille.

Comme, après avoir quitté le médecin, Christian et son ami traversaient le vestibule, le Suédois demanda :