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coup et il aura certainement un grand chagrin en apprenant qu’on la lui enlève.

— Cela passera, déclara Léonie avec désinvolture. Mais Mitsi sera bien mieux à sa place dans la lingerie et y rendra plus de services. Adrienne connaît aux environs une jeune fille qui la remplacera parfaitement près de M. Jacques.

Avec l’Anglaise, Mitsi convint de n’apprendre la nouvelle au petit garçon que le lendemain, c’est-à-dire au moment où elle se rendrait à son travail, afin que l’enfant n’en fût pas agité pour la nuit.

Bien leur en prit, car Jacques manifesta un véhément chagrin et s’agrippa à la jeune fille en criant qu’il ne la laisserait pas partir.

— Je t’aime trop, Mitsi, je veux que tu restes avec moi, toujours I

Elle réussit à le calmer un peu, à force de raisonnements, et en lui promettant de venir le voir tous les jours. Puis, les larmes aux yeux, elle quitta la nursery et alla retrouver à la lingerie Marthe et la jeune fille du village qu’on lui avait donnée comme aide.

Mais Jacques ne se résignait pas. Il refusa de manger, pleura fréquemment en disant qu’il voulait Mitsi. Le soir, il eut la fièvre, et la nuit fut mauvaise. Vers neuf heures, Dorothy, inquiète de le voir rouge et agité, envoya un domestique prévenir le docteur Leroux, médecin du village de Blanvin, non loin des forges.

Il avait déjà soigné l’enfant, aux précédents séjours d’été des châtelains, et le docteur Massard s’était mis en correspondance avec lui au sujet du traitement à continuer pour le petit convalescent. Vers onze heures, il arriva au château et fut introduit près de Jacques. Après un minutieux examen, il s’informa près de l’Anglaise des causes qui avaient pu amener cette petite rechute.