tez à M. Mariey de venir vous parler, vous verrez combien il est disposé à tout faire pour vous contenter si vous voulez vous unir à lui… » Naturellement, je lui ai fait l’éloge du jeune homme. Elle connaissait, du reste, sa valeur morale, ses habitudes religieuses, et elle m’a avoué qu’il lui semblait posséder tout ce que peut désirer une femme sérieuse et chrétienne.
— Alors, tu crois que cela marchera ?
— Mais oui, puisque le jeune homme a de lui-même proposé de se charger de la mère. C’est héroïque, cela montre ce qu’il est et le degré de son attachement pour Micheline. J’ai été voir ensuite Mlle Césarine. Elle m’a parlé des cousins de Cyprien Mariey qui se sont si bizarrement envolés. Crois-tu vraiment à un héritage ?
— Cela me paraît l’explication la plus plausible, étant donné surtout le caractère des personnages, tel que me l’a dépeint Mariey. C’était fort gênant, conviens-en, d’aller dire aux amis : « Je suis riche maintenant » et de s’entendre répondre : « Partageons en frères. » La fuite était en ce cas le meilleur moyen… Ah ! quelle tristesse de voir ainsi berner ces pauvres âmes, murmura mélancoliquement M. de Mollens.
Mlle Césarine croit que le jeune homme pensait à Micheline Laurent.
— Hum ! elle lui plaisait, cela n’a rien d’étonnant, mais je ne me figure pas le personnage en question acceptant la charge de la mère Laurent. D’ailleurs, son caractère, ses principes le séparaient complètement de cette enfant charmante