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CHAPITRE III


— Eh bien ! pas de nouvelles, monsieur Mariey ?

— Pas du tout, mademoiselle Césarine ! Je n’y comprends rien de rien !

— C’est bien singulier, en effet, cette disparition… Ils m’avaient paru un peu drôles quand je les ai vus sortir dimanche.

— Oui, je l’ai remarqué aussi, dit le tonnelier, un gros homme rougeaud, en s’approchant de Mlle Césarine et de Cyprien, arrêtés non loin du hangar où il travaillait. Les jours d’avant, déjà, ils n’étaient plus les mêmes. Mamzelle Zélie avait une façon de vous regarder en passant… Une impératrice, quoi ! Et Prosper semblait être dans les nuages, si bien qu’il ne voyait même pas quand on lui disait bonjour.

— Et puis, à son atelier, il paraît que Zélie ne faisait plus rien et qu’elle a répondu à la patronne qui la menaçait de renvoi : « Ne prenez pas cette peine ; les fleurs que je monterai désormais n’encombreront pas vos cartons. »