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LES DEUX FRATERNITÉS

voyons ! Il ne faut pas faire retourner les gens… Mais que je voudrais donc être déjà chez ce notaire ! Sûr, Prosper, que ça doit être rapport à un testament !

— Ça me paraît probable… Mais le tout est de savoir si la somme est grosse. Si c’était… hein ! Zélie, cent mille francs ?

Les prunelles de Zélie eurent une lueur ardente.

— Tais-toi !… je ne veux pas imaginer… j’ai trop peur d’une désillusion. Mais ce que le cœur me bat, vois-tu !

Le notaire demeurait dans une vieille rue de la rive gauche. Le frère et la sœur s’arrêtèrent devant une ancienne maison, franchirent la porte cochère et, sur l’indication du concierge, montèrent au premier étage.

Dans la pièce où ils entrèrent, un clerc vint au-devant d’eux. Prosper présenta la lettre reçue la veille. Le clerc dit aussitôt :

Me Dubian va vous recevoir immédiatement.

Il ouvrit une porte et fit entrer les jeunes gens dans un vaste et sévère cabinet. Un homme âgé, qui se tenait debout devant le bureau en feuilletant un dossier, se tourna vers eux en les enveloppant d’un pénétrant regard.

— Monsieur Prosper et mademoiselle Zélie Louviers ! dit-il en saluant.

Ils répondirent affirmativement et, sur son invitation, s’assirent, tandis que lui-même prenait place devant le bureau.