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LES DEUX FRATERNITÉS

— Voulez-vous dire qu’il s’agit des Louviers ? s’écria Suzanne en pâlissant.

— Oui, Prosper Louviers, sa sœur et son neveu, qui ont été victimes ce matin d’un accident d’automobile. Les deux derniers sont morts sur le coup, M. Louviers vit encore, mais il est perdu.

— Oh ! mon Dieu, mon Dieu ! murmura Suzanne en joignant les mains. Pauvre Alexis, que va-t-il devenir !

— Il est déjà bien malade, et il refuse de se laisser soigner. Allons, vous voilà toute tremblante, Suzanne. Donnez-moi le bras et rentrons pour apprendre à votre mère la triste nouvelle.

Elles étaient à peine installées dans la petite salle à manger que la sonnerie de la porte d’entrée retentit. Micheline ayant tiré le cordon, on vit apparaître un domestique qui tendit une lettre en disant :

— Pour Mlle Mariey. Il y a une réponse.

Suzanne décacheta soigneusement la missive ; elle lut ces mots, tracés par la main d’Alexis :


Mon père est mourant, il voudrait te voir, Claudine, ainsi que ta mère. Si tu as eu autrefois un peu d’affection pour moi, comme tu me l’as dit un jour, viens à notre appel.

« Alexis »

La main tremblante de Suzanne tendit la lettre à Micheline. Celle-ci la lut, elle regarda sa