— Eh bien ! ouvre, dit Prosper, la bouche pleine. Ou bien donne, si tu veux.
Zélie prit un couteau, fendit l’enveloppe et en sortit une feuille de papier.
— Il n’y en a pas long… Ça vient de chez un notaire…
— Un notaire ! dit Prosper, soudain très intéressé, en laissant tomber le morceau de pain qu’il tenait à la main. Lis vite !
Monsieur, si votre sœur et vous êtes bien les neveux de Jean-Martin Louviers, qui émigra tout jeune en Amérique du Sud, vous êtes priés de vous rendre demain à mon étude, où j’aurai une communication à vous faire. Ayez soin d’apporter toutes vos pièces d’identité et tous les papiers relatifs à votre famille que vous pouvez posséder.
— Eh bien ! qu’est-ce que ça signifie ? s’exclama Prosper. Une communication ?… Un héritage, peut-être ?
— Un héritage !
Les yeux noirs de Zélie étincelaient.
— Le cousin aura fait fortune là-bas… Il est mort, et nous sommes ses seuls héritiers…
— Peut-être, murmura Zélie.
Ils se regardèrent, un espoir ardent au fond de leur regard.
— Oh ! si cela était ! dit Zélie d’un ton de sourde passion.
— Je voudrais être à demain ! murmura Pros-