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LES DEUX FRATERNITÉS

madame Mariey, que vous pouvez conserver sans crainte votre Suzanne.

— C’est bien elle, n’est-ce pas ? balbutia Micheline, toute blanche d’émotion.

— En douteriez-vous encore, après avoir vu l’attitude de cet homme ? Il y avait en lui la fureur de se voir découvert, et rien, absolument rien, de l’indignation qui aurait existé si nos accusations avaient frappé injustement. Il lui était presque impossible de nier, devant la ressemblance si frappante de cette jeune fille avec vous et votre fils aîné. Cependant, en justice, le fait n’aurait peut-être pas un très grand poids, non plus que le signe que vous avez retrouvé, à moins que d’autres ne l’aient constaté autrefois.

— Je l’avais fait remarquer à Mlle Césarine.

— Bon, cela ! nous aurions déjà un témoin. Enfin, madame Mariey, s’il en arrive là, nous mettrons tout en œuvre. Pour le moment, vous avez la jeune fille, il s’agit de la soigner et de la sauver.

— Oh ! mon Dieu, si elle allait mourir ! murmura Micheline. Qu’est-ce que ce monstre a pu lui faire pour qu’elle soit partie ainsi, ma chérie, ma Suzanne ?

— Je m’en doute un peu. Il faut vous dire, d’abord, que je me méfiais de quelque chose, et que je surveillais beaucoup les agissements de nos voisins.

Et le marquis raconta la visite de sa femme à la villa Lætitia, sa surprise à la vue de Claudine,