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LES DEUX FRATERNITÉS

— Vous ne le penserez pas, madame, quand je vous aurai dit que cette jeune fille est la fiancée de mon fils, et que celui-ci ne survivrait pas à sa mort.

— Alors, je ne comprends pas ce que signifie votre refus ? Puisque Mme Mariey vous offre de conserver votre nièce sous son toit, rien n’est plus simple que de faire installer près d’elle une garde-malade. Je suis la comtesse de Revals, propriétaire de cette demeure, et je réponds absolument de ma concierge. Je puis même vous certifier qu’on ne trouvera chez quiconque plus de dévouement et d’intelligence. D’ailleurs, faites venir votre médecin, vous verrez ce qu’il en pensera.

Prosper se mordit violemment les lèvres, ses yeux luisaient d’une irritation contenue, à laquelle se mêlait, semblait-il, une inquiétude.

— Vous avez peut-être raison, dit-il avec un calme forcé. Je vais immédiatement chez le docteur et je le ramènerai. Vous comprendrez, madame, que je préfère avoir ma nièce chez moi, afin de pouvoir suivre toutes les phases de sa maladie, connaître aussitôt la moindre amélioration ?

— Je le conçois parfaitement, monsieur, mais il serait, me semble-t-il, d’une affection mal entendue que de risquer, du fait de ce transport, une aggravation dans l’état de cette pauvre petite. Enfin, voyez votre médecin, c’est le plus simple.