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LES DEUX FRATERNITÉS

pardessus fourré, s’avançait vivement, et elle venait de reconnaître en lui Prosper Louviers.

Lui, avait eu un brusque mouvement de recul ; une teinte presque verdâtre se répandait sur son visage.

— Ah ! murmura-t-il.

Mais, se ressaisissant aussitôt, il souleva son chapeau en disant froidement :

— Est-ce vous, madame, qui avait trouvé ce matin devant votre porte une jeune fille ?

— Oui, mon fils l’a trouvée ici.

La voix de Micheline avait peine à sortir de sa gorge, serrée par une émotion inexprimable.

— Je suis à la recherche de ma nièce, qui s’est enfuie de chez moi sous l’empire d’un accès de folie. Au commissariat de police, on m’a appris qu’une jeune personne inconnue avait été recueillie par vous. Ma nièce est blonde, grande et mince, d’apparence frêle ; elle doit être vêtue d’une robe de chambre, chaussée de pantoufles.

— Oui, c’est cela, murmura Micheline. D’ailleurs, vous pouvez voir.

Elle le précéda dans la cour, puis à travers la petite salle à manger. Un tremblement intérieur l’agitait, un brouillard couvrait son regard.

Dans la chambre, Prosper salua Mme de Revals et s’approcha du lit.

— Oui, c’est bien Claudine, dit-il d’un ton légèrement frémissant. J’en étais à peu près certain, du reste. Mais elle paraît bien malade ?

— Elle a une congestion pulmonaire, et le