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LES DEUX FRATERNITÉS

tion, elle aurait la ressource de s’adresser à Mme de Mollens, qui semblait si bonne, qui accepterait certainement d’aider une orpheline dans la détresse.

Vers le soir, la fièvre se calma un peu, Claudine s’endormit. Elle s’éveilla en sursaut. Des bruits de pas, des éclats de voix résonnaient dans le corridor, des portes s’ouvraient et se fermaient.

Elle regarda sa montre, il était neuf heures. « Y a-t-il quelqu’un de malade ? » songea-t-elle. Elle prêta l’oreille. La voix de Prosper Louviers s’élevait, rauque et haletante, donnant des ordres ; celle de Zélie jetait des exclamations.

Claudine se leva, elle s’enveloppa d’une robe de chambre et ouvrit la porte. À l’autre extrémité du corridor, les domestiques se tenaient groupés près de la chambre d’Alexis. Zélie était là aussi, arrivant sans doute de Paris, car elle était encore revêtue de son costume de sortie. Elle aperçut Claudine et s’avança vivement vers elle.

— Mais qu’y a-t-il ? s’écria la jeune fille, saisie devant son visage décomposé et le tremblement qui agitait tout son corps.

— Alexis… il a essayé de se tuer… Une blessure affreuse…

— Il a voulu se tuer ! Oh ! c’est épouvantable ! balbutia Claudine avec un geste d’effroi.