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LES DEUX FRATERNITÉS

— Deux hommes accoururent, se jetèrent sur cet individu et réussirent à le réduire à l’impuissance. Le prêtre qui surveillait la sortie des enfants vint me remercier, le garçon se joignit à lui et voulut absolument savoir mon petit nom. Quand il apprit que je demeurais ici, il s’écria : « Oh ! mais, c’est tout près de chez nous ! Nous habitons la villa Sainte-Clotilde ! »

— Ah ! c’était le petit de Mollens ! dit Zélie.

Une lueur de colère avait passé dans les yeux de Prosper.

— Oui, c’était lui. Il voulut nous accompagner pour revenir. C’est un enfant charmant, très vif, très expansif…

Claudine s’arrêta quelques secondes. Une émotion profonde passait dans ses yeux bleus. Seul, Alexis l’aperçut…

— Et puis ? dit-il en posant son regard scrutateur sur le visage de la jeune fille.

— Comme nous arrivions sur l’avenue, apparaissait le lieutenant de Mollens à cheval. Son frère s’élança vers lui, il lui cria ce qui venait d’arriver. Le lieutenant mit pied à terre, il vint vers moi et me remercia beaucoup.

— Tiens, tiens, tiens, ça commence à devenir romanesque ! gouailla Léon.

— Qu’est-ce que tu trouves de romanesque là-dedans ? dit sèchement Prosper. Ce jeune homme a simplement fait acte de politesse envers Claudine qui venait de préserver son frère.