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LES DEUX FRATERNITÉS

à l’allégresse sans fin que nous trouverons dans la contemplation de notre Dieu. Ainsi soit-il. »

Il y eut un brouhaha de chaises, l’orgue résonna sous les voûtes. Le regard de Claudine se dirigea vers l’autel illuminé. L’officiant et les enfants de chœur apparurent bientôt, le prêtre monta les degrés, ouvrit le tabernacle, tandis que résonnait l’Ô Salutaris. Saisie d’une mystérieuse émotion, Claudine regardait. Dans le rutilant soleil de l’ostensoir apparaissait l’hostie divine, et les fidèles courbaient la tête, tandis que le prêtre, par trois fois, faisait monter vers son Dieu l’encens adorateur.

Léonie se pencha vers Claudine :

— Mademoiselle, Monsieur ne sera pas content.

La jeune fille eut un geste d’impatience. Cependant, elle s’éloigna, à regret, les yeux encore pleins de ce qu’elle venait de contempler.

— Eh bien ! où as-tu été, Claudine ? demanda Alexis lorsqu’elle vint reprendre sa place près de lui.

— Nous nous sommes promenées un peu dans le parc, aux alentours du canal. Le temps était très beau aujourd’hui. Nous sommes revenues tout doucement par la rue de la Paroisse.

— Pourquoi par là ? Tu aurais eu un chemin plus court en passant par le boulevard de la Reine. Avais-tu quelque chose à faire dans la rue de la Paroisse ?

Agacée par son ton inquisitorial, par l’expres-