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LES DEUX FRATERNITÉS

avait été très heureux, quelque chose comme cela, enfin. Avais-tu peur qu’il ne lui ait adressé quelque compliment ? ajouta Zélie avec un petit rire moqueur.

Les sourcils d’Alexis eurent un violent froncement.

— Je suppose ce monsieur est un homme bien élevé, dit-il sèchement. C’est bon pour Léon de commettre une inconvenance de ce genre !

— Voudrais-tu dire que mon fils est un mal élevé ? s’écria Zélie, rouge de colère.

— C’est le sentiment général, je crois, répliqua Alexis d’un ton de tranquille raillerie. Vous-même le lui avez dit un jour.

— C’était une manière de parler, mais je ne permets à personne de le juger ainsi ! s’écria-t-elle rageusement.

Prosper s’interposa :

— Allons, pas de dispute ! Tu as toujours la manie de provoquer Alexis.

— Oui, c’est toujours moi qui ai tort ! Tu gâtes outrageusement ton fils, tu le laisses me traiter avec la dernière impertinence. Mais ça ne durera pas longtemps comme ça, je t’en préviens !

Et, avec un air de Junon offensée, Zélie s’éloigna en faisant cliqueter les nombreux bracelets qui entouraient ses poignets.

— Qu’elle s’en aille donc ! murmura Alexis en laissant retomber sa tête sur le dossier de la chaise longue.