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LES DEUX FRATERNITÉS

pourvu qu’elle ne se fatigue pas et qu’elle prenne beaucoup l’air. Mais tant qu’elle n’ira pas mieux elle ne pourra pas sortir seule.

— Cela lui a pourtant procuré, cette fois, le plaisir d’être reconduite ici par un bel officier de dragons, dit ironiquement Zélie qui apparaissait sur la terrasse.

— Qu’est-ce que vous dites ? demanda brusquement Alexis en se redressant sur la chaise longue.

— Mais oui, il paraît qu’elle a eu un étourdissement sur l’avenue et serait tombée si le fils du marquis d’à côté ne s’était trouvé là à point pour la retenir et l’aider à arriver jusqu’ici.

Les doigts d’Alexis se crispèrent un peu sur la couverture.

— Vous le connaissez, ma tante ?

— Oui, je l’ai aperçu deux ou trois fois, à cheval ; un superbe cavalier, ma foi ! Je le reconnais sincèrement, bien que tous ces gens-là me portent sur les nerfs, et que celui-là, particulièrement, ait une façon de nous regarder de haut ! Mais on vous fera baisser la tête, mon beau marquis ! L’avenir est à nous autres que vous méprisez !

Alexis interrompit sa tante d’une voix brève, un peu changée :

— Qu’est-ce qu’il lui a dit ?

— À Claudine ? Qu’est-ce que tu veux qu’il lui ait dit ? Ils n’avaient pas, du reste, le temps de faire la conversation ; la petite l’a remercié ; il lui a répondu que cela n’en valait pas la peine, qu’il