Page:Delly - Les deux fraternités, ed 1981.djvu/121

Cette page a été validée par deux contributeurs.
119
LES DEUX FRATERNITÉS

remettait heureusement assez vite, sa blessure à la tête étant sans gravité.

L’enfant avait été interrogé, il raconta qu’à peine sa mère et les visiteuses étaient-elles parties qu’un homme était entré, avait regardé tout autour de lui. Louis s’était levé en demandant : « Que voulez-vous, monsieur ? » L’homme, sans répondre, s’était avancé, avait donné à Louis un coup de poing sur la tête. L’enfant avait roulé à terre, son front avait frappé un des pieds de la table, et il s’était évanoui.

— Pourriez-vous me dire comment était cet homme ? demanda le commissaire de police.

— Il était petit, je crois… Mais autrement, je n’ai pas remarqué, répondit l’enfant.

Des saltimbanques avaient été signalés aux environs le jour de l’enlèvement ; on les rechercha, on les retrouva facilement, mais, en admettant qu’ils fussent l’auteur du rapt, l’enfant avait été cachée soigneusement et aucun indice ne permettait de les accuser.

Les jours s’écoulèrent ainsi, jours de douleur pour la mère si cruellement frappée. Les cheveux blonds de Micheline blanchissaient, sa taille mince se courbait, ses traits fins se creusaient… Et l’année s’acheva sans amener de nouvelles de la petite disparue.