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CHAPITRE IX


Micheline quitta Paris au début du printemps pour s’installer dans la petite maison de Meudon. Ce lui fut un véritable chagrin de s’en aller de cette demeure où elle avait vécu pendant tant d’années, d’abord avec sa mère, dans la pauvre mansarde du cinquième, puis avec Cyprien dans leur gentil logement, et enfin, ces derniers temps, près de Mlle Césarine qui lui avait été si souvent d’un inappréciable secours, qui l’aimait véritablement comme une jeune sœur.

Mais la santé des enfants exigeait ce sacrifice, et Micheline en fut bientôt récompensée en voyant les chers petits êtres perdre leur teint trop pâle et se fortifier rapidement.

Elle travaillait comme à Paris, mais l’air plus pur enrayait l’anémie qui l’avait un instant menacée. Courageuse et doucement résignée, elle se donnait tout entière à son devoir maternel, sans songer un instant que le bien-être, la vie facile et luxueuse lui avaient été offerts avec la sécurité pour l’avenir de ses enfants. Elle