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VII


Deux fois dans la semaine, Élys, en compagnie de Mme Bathilde, allait visiter quelques pauvres, quelques malades, aux alentours de Prexeuil, et porter des secours, beaucoup moins abondants que toutes deux l’eussent voulu, car les vicomtes de Valromée, père et fils, après avoir dilapidé leur propre fortune, avaient largement entamé celle des Prexeuil, de telle sorte qu’il restait aux trois chanoinesses juste de quoi vivre dans une relative aisance et entretenir tant bien que mal le château, ou du moins la partie des bâtiments qu’elles habitaient.

Élys aimait ces visites charitables. Son cœur délicat aspirait à se dévouer, à se répandre sur autrui. Mme de Prexeuil constatait cette disposition avec un vif contentement, et songeait volontiers : « Je crois qu’elle penche vers la vocation religieuse, ma petite Élys. Tant mieux, car cela me dispensera d’en contrecarrer une autre. »

Or, la tante se trompait. Si profondément