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LA PETITE CHANOINESSE

pieuse, douce, charitable ; mais son caractère un peu trop passif ne la disposait évidemment pas à écarter l’influence de sa tante.

— Et la petite-nièce, sera-t-elle aussi facile ?… Car, d’après Rosalie, celle-là verrait également l’avenir tracé pour elle dans la même voie du célibat, par l’omnipotente Mme Antoinette ?

— Je ne sais… On me l’a dit : mais jusqu’ici la question ne s’est pas posée, Mlle de Valromée n’ayant pas l’âge de songer au mariage. Néanmoins, connaissant les idées de Mme de Prexeuil, je doute fort qu’elle y engage sa petite nièce… D’ailleurs, je trouve une indication de ses projets à l’égard de cette jeune fille, dans ce titre de chanoinesse qu’elle lui a fait prendre, si jeune — comme Mme Bathilde avant elle.

— Oui, c’est une idée singulière, de nos jours. Enfin, comme il n’y a pas vœu de célibat, rien n’engage Mlle de Valromée. Peut-être aura-t-elle plus d’énergie que sa tante pour se soustraire aux idées respectables mais un peu trop despotiques de Mme Antoinette.

Le prêtre secoua la tête.

— De l’énergie, elle n’en manque pas. C’est une autre nature que Mme Bathilde, celle-là. Mais elle doit tout à sa grand’tante, elle lui en est profondément reconnaissante et a pour elle