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LA PETITE CHANOINESSE

mère. Donnez-le-moi. Ce vieux logis me plaît, et puis il a toujours appartenu aux Châtelbray. Mon anniversaire de naissance tombe le mois prochain ; ne cherchez donc pas d’autre cadeau de fête. C’est convenu, n’est-ce pas ?

« Ce pays me paraît fort agréable, et il renferme en outre, m’assure-t-on, beaucoup de gibier. J’y reviendrai donc certainement, et à cet effet je conserverai au Pré-Béni le personnel existant, c’est-à-dire la vieille femme de chambre et la cuisinière.

« Je pense partir dans quelques jours, pour continuer la croisière commencée. Le joli visage en question ne me manque pas du tout. J’ai l’oubli très facile, sur ce chapitre.

« J’attends votre réponse, grand’mère, et, ne doutant pas de ce qu’elle sera, je me propose d’agir déjà en maître, ici, en informant de ma décision cette pauvre Rosalie, la femme de chambre, qui me regarde souvent avec des yeux pleins d’une interrogation inquiète. Sans doute se demande-t-elle s’il lui faudra quitter cette maison, où elle a si longtemps vécu, et vu mourir sa maîtresse.

« Je baise respectueusement vos mains, chère mère. À bientôt, car vous me verrez à Sarjac aussitôt mon retour d’Italie. »