sinon pour aller deux ou trois fois à Besançon, et un peu plus souvent à Pontarlier. M. de Chancenay s’exclama en souriant :
— Mais c’est extraordinaire, à notre époque !… Et vous n’avez pas désiré de voir d’autres horizons, de changer un peu d’habitudes ?
Elle dit simplement, avec un sourire discret et doux :
— Si, parfois. Mais je ne m’y suis pas arrêtée, sachant un tel souhait irréalisable. Mes tantes ne veulent pas quitter Prexeuil… Et c’est là que, moi aussi, je vivrai toujours.
— Oh ! par exemple, rien n’est moins certain que cela !
Un regard surpris se leva sur lui. Alors, ayant conscience d’avoir mis dans sa protestation plus de vivacité qu’il ne convenait, Ogier ajouta :
— Nul ne connaît l’avenir qui l’attend… Vous pas plus que d’autres, j’en suis sûr, mademoiselle.
Elle dit avec une tranquille gravité :
— Oh ! si, je le connais.
Il pensa tout aussitôt, avec un étrange sentiment d’inquiétude : « Ferait-on vœu de célibat, en entrant dans ce chapitre ? »
Et, voulant savoir, il dit en affectant de sourire :