Page:Delly - La Petite Chanoinesse.pdf/53

Cette page a été validée par deux contributeurs.
42
LA PETITE CHANOINESSE

— Voici, mademoiselle…

Ogier lui tendait l’écrin, qu’elle prit avec un remerciement. Une rougeur légère montait à son teint délicat. Timidement, elle demanda :

— Vous ne venez pas jusqu’au château, monsieur ? Ma tante aimera sans doute à vous remercier elle-même…

Qu’elle était donc jolie, cette jeune châtelaine, avec sa rougeur, son regard ému, un peu gêné, sa petite bouche frémissante ! Le plaisir de mieux l’admirer, d’entendre sa voix au timbre charmant valait bien la peine d’une visite à Mme Antoinette !

— Je serai heureux d’offrir mes hommages à Mme votre tante, mademoiselle, si je ne dois pas trop la déranger ?

— Mais non, monsieur, pas du tout.

La jeune fille se remettait en marche, et M. de Chancenay l’imita… Elle semblait un peu embarrassée, la jolie chanoinesse. Évidemment, elle n’avait pas coutume d’être escortée par un jeune et très élégant cavalier tel que celui-là… Peut-être s’avisait-elle aussi, tout à coup, du mécontentement probable de sa grand’tante ?

Mais Ogier, pour la mettre à l’aise, lui parlait aussitôt de l’amie défunte. Alors, il vit de nouveau se lever sur lui ces yeux magnifiques, éclai-