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LA PETITE CHANOINESSE

probablement pas très loin du château… Il faut que j’arrive avant elle. »

Aussitôt, il s’élança, leste et souple, sur la route montante. Ceci n’était qu’un jeu pour un sportsman comme lui. Bientôt, il atteignit le débouché du sentier, à quelques mètres de l’allée de noyers qui conduisait au château…

Et presque aussitôt, la jeune fille apparut.

À la vue de l’étranger, elle eut un mouvement de surprise. Son regard l’effleura, et elle inclina doucement la tête pour répondre à son salut, en continuant d’avancer.

Ogier fit quelques pas vers elle.

— Pardonnez-moi, mademoiselle, de vous arrêter ainsi… Mais je venais précisément pour vous remettre le souvenir légué par Mme de Valheuil à sa petite amie… Mme votre tante vous en a sans doute parlé ?

— Oui, monsieur… Cette pauvre chère Mme de Valheuil !

Cette fois, il les voyait bien, les yeux de la petite chanoinesse ! Ils étaient bleus, d’un merveilleux bleu violet, très velouté, sur lequel flottait l’ombre des grands cils bruns. En ce moment des larmes y montaient, au souvenir de l’amie disparue, et leur doux éclat en augmentait encore la beauté.