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LA PETITE CHANOINESSE

lui sied, à celle-là… Mais à sa jolie petite-nièce, non, non ! »

Il fit quelques pas dans le salon-bibliothèque où il venait de recevoir Mme Antoinette de Prexeuil, puis murmura, en souriant avec un peu de raillerie :

— Naturellement, excellente chanoinesse, que je trouverais un plaisir plus vif à baiser les charmantes petites mains que j’ai entrevues ce matin !… Eh ! j’ai dans l’idée qu’elle doit veiller comme un dragon sur la jeune personne, cette tante-là !

Ogier fut interrompu dans ses réflexions par Rosalie. Elle venait l’informer que le notaire était là et demandait à lui parler.

M. Boudard, petit homme au teint jaune et à la mine souffrante, apprit à M. de Chancenay que la défunte léguait à sa cousine, la marquise de Chancenay, sa maison du Pré-Béni, ses meubles et quelques bijoux de famille. La fortune — une centaine de mille francs — allait à des œuvres diverses, à la paroisse de Gouxy, à la vieille servante Rosalie. À la fin du testament, Mme de Valheuil avait ajouté : « Je désire que mon éventail du dix-huitième siècle, renfermé dans mon coffre à bijoux, soit donné à ma chère petite amie Élys de Valromée, qui aura été la joie de ma vieillesse. »