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LA PETITE CHANOINESSE

sina. Bientôt, M. de Chancenay reconnut un prêtre. Quand il fut plus près, il vit qu’il était jeune, vigoureux, de physionomie calme et intelligente.

Leurs regards se rencontrèrent, et le prêtre vint à Ogier en disant :

M. le comte de Chancenay, je pense ?

— Oui, monsieur l’abbé.

— Je suis le curé de Gouxy. Précisément, je viens de prier près de Mme de Valheuil, votre excellente parente, monsieur. Ce fut une femme de bien, dans toute l’acception du mot, et sa mort est une grande perte pour ma petite paroisse.

— Je ne la connaissais que par ouï-dire, monsieur le curé. Ma grand’mère ne l’avait pas vue depuis fort longtemps… De quoi est-elle morte ?

— D’un brusque arrêt du cœur, d’ailleurs prévu par le médecin. On l’a trouvée sans vie le matin. Mais elle était bien prête à mourir, la sainte créature… Voyez-vous quelque inconvénient, monsieur le comte, à ce que les obsèques soient célébrées demain, vers dix heures ?

— Mais aucun, monsieur le curé !… absolument aucun. C’est au contraire ce que je désire.

— Eh bien, voilà qui est convenu, en ce cas. Elles se feront très simplement, selon le vœu de la