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LA PETITE CHANOINESSE

crois. Et ma tante a été quelque peu mortifiée, elle qui se croit un flair inimitable, quand je lui ai appris la piètre valeur morale de celle qu’elle appelait « cette charmante petite Doucza ». Quant à la mère, elle était au mieux avec les Pardeuil, et le baron se posait en admirateur convaincu. Dans leur salon, elle rencontrait nombre de personnalités politiques, militaires. Elle en recevait chez elle… Ainsi donc, elle a été convaincue d’espionnage ?

— Oui. Mais prévenue assez tôt, elle a pu filer en Espagne. Et sa fille, qui était, paraît-il, infirmière à l’hôpital d’Ursau… Mais, au fait, vous l’avez peut-être vue là-bas ?

— En effet. Hier, j’ai appris incidemment qu’elle était partie… Pour aller rejoindre sa mère, sans doute ?

— Eh oui, probablement ! Elles sont maintenant à l’abri en Espagne. La mère, surtout, aurait à rendre pas mal de comptes, si on avait pu la pincer à temps. Quant à la fille, elle est accusée d’avoir cherché à obtenir — fort adroitement, paraît-il, — des renseignements concernant les opérations militaires, les changements dans la disposition des effectifs, etc., près d’officiers et de soldats — sans doute ceux de l’hôpital d’Ursau ?