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LA PETITE CHANOINESSE

— Il y a erreur. Ce n’était pas pour toi.

Dans l’après-midi, profitant d’un moment où Élys se trouvait éloignée, Mme Antoinette dit à Ogier :

— J’ai reçu quelque chose, ce matin.

Et elle lui tendit les lettres en ajoutant :

— Elles étaient adressées à Élys.

M. de Chancenay les prit, y jeta un coup d’œil et dit sourdement :

— Ah ! la misérable !… Elle a osé !… À Élys !

— Ma petite-nièce ne les a pas vues, car c’est moi qui ai décacheté l’enveloppe… Mais comment sont-elles envoyées d’Ursau ?

— La personne à qui je les ai écrites, autrefois, est en ce moment infirmière à l’hôpital. C’est une étrangère, Mlle Doucza. Elle a imaginé de se venger de la complète indifférence par laquelle je réponds aux avances qu’elle me fait, depuis que je suis ici, et de la manière dont je lui ai donné à entendre, l’autre jour, que toutes les tentatives de ce genre étaient inutiles et ridicules… Mais ces lettres, madame, sont du passé — un passé très lointain, car depuis lors, toute une vie nouvelle s’est formée chez moi. Je reconnais mes torts d’autrefois, en toute loyauté, je les regrette de toute mon âme, et je vous demande de ne pas prendre en considération ces misé-