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LA PETITE CHANOINESSE

Et, chemin faisant, elle l’ouvrit.

« Ton oncle te demande. Va le rejoindre à Saint-Sébastien.

« Dupont. »

Ce télégramme en apparence peu inquiétant devait avoir pour Sari un sens terrible, car elle pâlit, et le papier bleu trembla un moment dans sa main.

Rapidement, elle alla jeter l’enveloppe dans la boîte, puis revint à l’hôpital. Elle expliqua, d’une voix légèrement changée :

— Ma mère me fait savoir qu’un de nos oncles, arrivé ces jours-ci à Saint-Sébastien, un peu souffrant, désire m’avoir pendant quelques jours près de lui. Je vais donc partir par le premier train… Trois heures vingt, je crois ?

— Oui, c’est cela… Emportez-vous votre malle, chère mademoiselle ?

— Non, simplement une valise. Ce sera suffisant, car je ne compte pas rester longtemps. Dès que mon oncle ira mieux, je viendrai reprendre mon poste ici.

Hâtivement, Sari alla préparer sa valise. Elle n’avait pas en ce moment les mouvements très sûrs, et sa physionomie, maintenant qu’elle n’était plus observée, prenait une expression d’angoisse.