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LA PETITE CHANOINESSE

Ces paroles valaient cher, dans la bouche de Mme Antoinette, orgueilleuse, mais sincère. Elles prouvaient quel revirement s’était produit chez la vieille dame, à l’égard d’Ogier de Chancenay.

Les fiançailles du capitaine de Chancenay et d’Élys de Valromée furent connues dès le lendemain à Ursau. Et comme dans toute petite ville qui se respecte, ce fut un intarissable sujet de bavardages, de considérations sans fin, de renseignements donnés par des personnes « bien au courant » sur la famille des fiancés, sur leur fortune et leurs goûts. À la fin de la journée, Ogier se trouvait nanti d’une colossale richesse à peine un peu inférieure à celle d’un milliardaire américain, tandis qu’Élys n’était qu’une jeune fille sans un sou vaillant, complètement à la charge de ses cousines du pavillon.

Comme, à ce moment-là, il y avait peu de pensionnaires à l’hôpital, ces dames, passablement désœuvrées, parlèrent aussi de la nouvelle. Et c’est ainsi que Mlle Doucza l’apprit dès le jour même.

Elle pensa : « Je m’en doutais. » Et sa colère