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LA PETITE CHANOINESSE

existence de mondain et d’oisif pouvait raisonnablement vous inspirer quelque défiance. Il n’en est plus ainsi aujourd’hui, car j’ai pris conscience de toutes mes responsabilités, j’ai compris ce que devait être la vie, après avoir vu la mort faucher autour de moi et menacer à tout instant de m’enlever de ce monde.

En rentrant à la villa Blanche, après avoir passé une heure au pavillon, M. de Chancenay téléphona à sa grand’mère :

— Venez, je vous prie, demain, pour une démarche importante.

Mme de Chancenay s’informa :

— Quelle démarche, mon cher enfant ?

— Une demande en mariage.

— Une… demande ?… Pour toi ?

— Oui… Mlle de Valromée… Vous vous souvenez ?

— Cette jeune fille si jolie, que nous avons rencontrée ?

— C’est cela.

— Vraiment !… Est-ce possible ?… Mais elle est sans fortune, je crois ?

Ogier retint une exclamation d’impatience. Voilà qui était trop fort !… Il riposta :

— Eh bien, tant mieux ! J’en ai assez pour deux… et même pour avoir une douzaine d’enfants.