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LA PETITE CHANOINESSE

Élys, d’un mouvement plein d’élan, s’avança, les yeux brillants, la main tendue…

— Ma tante dit bien, monsieur ! Je serai trop heureuse et trop fière d’être unie à cet infirme glorieux !

Ogier saisit la petite main et y appuya longuement ses lèvres en murmurant :

— Oh ! Élys !… Élys !

Ce fut tout ce qu’il put dire au premier moment. Pendant un instant, les deux jeunes gens se regardèrent avec une ardente joie… Et Mme Antoinette sentait l’émotion la serrer à la gorge, quoiqu’elle essayât de se raidir pour conserver une contenance impassible.

Ogier, sans quitter la main tremblante qui s’abandonnait dans la sienne, dit en souriant :

— Vous avez donc un peu plus confiance en moi, maintenant, madame, puisque vous acceptez de me donner votre précieux trésor ?

— Oui, je veux espérer… je crois que vous serez digne d’elle, à l’avenir.

— Je vous le promets, sur mon honneur de gentilhomme et de soldat. Un abîme s’est creusé entre le Chancenay que j’étais alors et celui que je suis devenu. Certes, dès ce moment-là, j’étais fort disposé à rendre ma chère Élys aussi heureuse que possible. Mais je reconnais que mon