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LA PETITE CHANOINESSE

du pavillon… Quand ils eurent déposé Thérèse sur son lit, tous deux saluèrent la jeune fille, caressèrent la joue de l’enfant, puis redescendirent. Ils trouvèrent Mme de Prexeuil qui les attendait pour les remercier. Au même instant arrivait Mme de Baillans, fort étonnée en voyant M. de Chancenay face à face avec sa cousine. Elle se fit expliquer l’aventure, puis, sans écouter le refus discret des jeunes gens, voulut leur offrir le thé.

Au fond, elle exultait de l’incident, puisqu’il s’agissait d’une foulure sans gravité, ainsi qu’elle s’en était assurée en allant voir sa petite-fille dont Élys massait la cheville endolorie. Mme de Prexeuil se trouvait ainsi obligée de revoir ce Chancenay détesté, de lui parler, de l’écouter. C’était déjà un grand pas de fait — un très grand pas, car la nouvelle personnalité du jeune homme s’imposait vite à l’attention et à la sympathie.

Mme Antoinette, en femme bien élevée, interrogea les deux officiers sur leurs blessures, et glissa dans l’entretien un discret éloge de leur bravoure. On n’aurait jamais dit, à la voir, qu’elle avait connu auparavant M. de Chancenay. Et celui-ci, de même, ne faisait aucune allusion à Gouxy. La conversation se maintenait sur des généralités. Mais là, comme ailleurs, Ogier mon-