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LA PETITE CHANOINESSE

monsieur ! Et il y a de quoi, car il vous doit beaucoup, ainsi qu’il nous l’a appris.

— C’est un devoir facile de se montrer bon, secourable à l’égard de ces pauvres gens… Mais, mademoiselle, nous vous retenons là…

Et, avec une politesse hautaine, l’officier salua, puis s’éloigna avec son compagnon.

Le lieutenant demanda :

— Vous la connaissez donc, cette demoiselle Doucza ?

— Oui… autrefois… C’est d’elle, je m’en doute, que vous me parliez tout à l’heure ?

— Précisément !

Ogier eut un méprisant sourire.

— Cela ne m’étonne pas.

Puis, après un court silence, il reprit :

— Elle se disait Hongroise, de par son père. Quant à la mère, qui se prétendait Française, je crois que sa nationalité gagnerait à être étudiée de près… Mais, comment expliquer ce fait qu’une étrangère appartenant à l’une des nations belligérantes soit admise comme infirmière dans un hôpital français ?

— Oh ! mon cher ami, ceci rentre dans la catégorie de certains mystères troublants qu’il ne nous appartient pas d’élucider !… D’ailleurs, Mlle Doucza se donne comme Roumaine.