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S’il y a changement, chez lui, s’il répond, moralement, à son aspect fort sympathique, je t’assure bien que nous la forcerons à changer d’avis, cette tante Antoinette !

Comme il n’y avait personne sur la route, Élys se pencha pour embrasser l’excellente femme.

— Chère, chère cousine !

Mme de Baillans couvrit d’un regard malicieux le joli visage déjà ranimé par l’espoir.

— On l’aime toujours, alors ? On ne l’a pas oublié, petite fille ?

Avec un sourire frémissant, Élys murmura :

— Oh ! non !

En approchant du pavillon, la jeune fille demanda :

— Dois-je apprendre à ma tante que j’ai vu M. de Chancenay, cousine Fabienne ?

— Oui, ce sera mieux. Antoinette verrait d’un mauvais œil des cachotteries. D’ailleurs, elle connaît sa présence ici, et sait la quasi-impossibilité que vous ne vous rencontriez pas. Donc, parle franchement, ma chère petite.

En conséquence, Élys, quand elle se retrouva près de sa grand’tante, dit en essayant de raffermir sa voix :

— Il paraît que M. de Chancenay est au nombre des convalescents arrivés dernièrement.