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LA PETITE CHANOINESSE

Élys rougit de nouveau, en répondant :

— Oui, c’est lui, ma cousine.

— Ah ! ah !… Et il ne t’était pas indifférent, je crois, ma petite fille ?

Elle sourit, devant l’émotion d’Élys.

La jeune fille dit avec un accent frémissant :

— J’étais prête à accepter… Mais ma tante m’a dit qu’il n’était pas digne.

— Non, pas tout à fait, alors… Peut-être, aujourd’hui, est-il différent… Et si cette objection-là n’existait plus, ta tante n’aurait pas de raison pour s’obstiner dans son refus.

La petite main trembla sous le bras de Mme de Baillans.

— Elle m’a fait promettre de ne me marier jamais, ma cousine.

Mme de Baillans sursauta.

— Par exemple !… J’ignorais cela !… Mais c’est une folie ! À ton âge, pauvre petite, et si charmante !… Il faut, absolument, la faire revenir là-dessus !

Élys secoua la tête.

— Ma tante est très tenace dans ses décisions.

— Bah ! bah ! nous verrons !… Et puis, ma mignonne, Gabrielle et moi allons bien voir, d’ici à quelque temps, ce que vaut M. de Chancenay.